Partie I
1911 – 1947
Une vie (presque) ordinaire
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« Car vois-tu chaque jour
Je t’aime davantage
Aujourd’hui plus qu’hier
Et bien moins que demain »
(Texte de Rosemonde Gérard, gravé à l’intérieur d’un médaillon,
et que mon père citait souvent, sur des cartes ou des lettres adressées à ma mère)
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- Marseille, le 23 mai 1937 (derrière une photo) : « Petite marguerite effeuillée que vas-tu me répondre ? Grâce à Dieu, si je n’ai pas satisfaction, j’ai encore tout un massif pour recommencer. Tendrement, Roger. »
- Arles, 8 septembre 1937 (derrière une photo de ma mère, écrit par elle) :« Aimes-tu ? Ce… regard … lourd … de … Tendresse … Hum. Ton affectueuse Rithé qui … a peur !! »
- 15 janvier 1938 : mariage de Mlle « Phi-Phi » Court (diminutif de Joséphine, sœur aînée de ma mère) avec Monsieur Etienne Méric.
- Camp de la Gorra le 12 avril 1938 pendant la période militaire des 15 jours (écrit par mon père derrière une photo) :« Voici pour m’Amour l’unique photo tirée pendant la période de 2ème réserve. Ce 12, j’étais de service « de jour ». C’est en surveillant la distribution des plats que le photographe m’a pris avec une pièce de mon groupe. Ton petit sergent qui t’adore, Roger. »
- 8 mai 1938 : les fiançailles (textes écrits derrière photos) : « L’un contre l’autre, ta tête un peu sur mon épaule. Dieu fasse qu’il en soit ainsi, toujours. M’Amour, je t’adore, ton Roger »
« Fiançailles resplendissantes de joie, d’allégresse, telle est la physionomie de ce groupe magnifique qui reflète si grandiosement notre beau 8 mai 1938. Ton fiancé chéri qui t’aime à la folie. Roger »
« Francs comme l’or nos yeux n’ont point peur de se rencontrer. Ils ne peuvent qu’y lire franchise, et Amour. Le cadre de ces fleurs ne pouvait mieux t’aller ma Ri. Affectueusement à toi, ton fiancé tien, Roger. »
***************Menus du repas de fiançailles,
rédigés pour M. Louis Court et Mme Louise Court (mes grands-parents maternels)
par un convive facétieux (dont j’ignore l’identité)
MENU (de Mme Louis Court)
Hors d’œuvres avariés
Pâtés glacés
Macédoine
Veau à la Navarraise
Petits pois à l’américaine
Poulet de Bresse manqué
Salade de Maison
Pièce glacée
Bombe montéePetits Courts
Dragées Chewing-gum
Vins
Langogne – Blanc bec
Vin vieux 1939
Moscatto di canelloni
Monsieur
Café – Cognac
Fiançailles officielles de Mademoiselle :Marie-Thérèse Gabrielle Court (petite-main)
et de Monsieur Roger Caro
Arles le 8 mai 1838
- MENU (de M. Louis Court)
Hors d’œuvres mariés
Pâtés chauffés
Macédoine
Veau à la Navarraise
Petits pois lourds
Poulet de Bresse rajeuni
Salade de Maison
Bombe glacée
Pièce à monter
Petits Courts
Dragées
VINS
Bourgogne – Blanc baptisé
Vin vieux jeune
Moscatto di Canelloni
Café – Cognac
Mousseux
Fiançailles de Mademoiselle Marie-Thérèse Court
et de Monsieur Roger Caro
Arles le 8 mai 18921
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« Mois d’Octobre béni, tu as comblé mon âme,
Par des Actes créés par nous autres humains
Tu m’as donné un cœur, en ma petite femme
Que je veux vénérer après ce doux hymen », Roger
(derrière une photo)
Arles, 15 octobre 1938 : menu du repas de mariage
- Hors d’œuvre
Jambon, saucisson, olives, beurre
Merlan sauce mayonnaise
Veau Marengo aux champignons
Haricots verts à l’Anglaise
Pintadons dorés
Salade
Dessert
Pièce montée
Bombe glacée
Corbeille de fruits
Biscuits fins
Dragées
Vin rouge
Vin blanc
Chateauneuf du Pape
Mercier
Café
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[Discours écrit par un inconnu (je crois reconnaître l’écriture de ma mère dont j’ai conservé le cahier, manuscrit, de chansons), adaptable à tout mariage… et me semblant convenir au sien…]Chère Amie, cher Monsieur, chère Madame, ou chère Cousine, etc.
Un noble patricien de l’antique Rome, mariant sa fille, disait à son gendre : « Mon fils, en vous donnant aujourd’hui mon enfant, je vous lègue un trésor. Ma fille est bonne ; ma fille est vertueuse : cela vaut plus que les richesses des Césars de Rome, des doges de Venise et des Princes de Carthage :…
Cette phrase du patriarche me revient à l’esprit aujourd’hui, et je veux, à vous aussi, chère Madame, vous l’attribuer : je ne crois pas qu’elle puisse trouver une meilleure et plus juste application.
Celle qui, ici, dans ce joyeux comité, est la reine de la fête, mérite hautement l’éloge d’un ancien. Bonne et vertueuse vous l’êtes, et d’une manière admirable.
Et dans notre siècle d’égoïsme, quel touchant spectacle que celui de la fraternité, de la sentimentalité, à une époque surtout de matérialisme ! Si le monde est parfois ingrat, il est une puissance suprême qui régit l’univers et qui est juste : c’est la divine Providence ! Elle bénit les braves, et, tôt ou tard, aussi, Elle se charge de les récompenser !
O Ciel, nous t’implorons ! Protège la jeune mariée ; bénis son union ! bénis son Epoux aussi. Il est bon, il est loyal ; il est digne de Celle qu’il a choisi pour être la compagne de sa vie ! Dieu de bonté, suprême majesté, donne-leur joie, santé, réussite ! Ils le méritent ! Et nous serons heureux s’ils le sont eux-mêmes : c’est le vœu le plus ardent de nous tous, parents, amis et invités !
Arles …
[1] Cette date fait bien entendu partie de la plaisanterie.
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